28/08/2013
Syrie : simples questions
...sur l'engagement militaire "occidental" :
A l'origine, Assad a joué le pourrissement pour que la contestation devienne guerre civile et, inexorablement, guerre étrangère avec intrusion de brigades djihadistes sunnites (payées par le Qatar), puis d'Al-Qaida ; puis du Hezbollah, en réplique. À la cruauté de l'armée officielle a répondu la cruauté des mangeurs de viscères humains. Etc. Tout ceci n'aurait pas eu lieu si Assad n'avait pas fait la politique du pire. A l'heure où les opposants syriens réclamaient juste du changement, Paris et Bruxelles auraient pu aider la Syrie à évoluer – si Paris et Bruxelles avaient une politique réaliste au Levant. Mais leur seule politique était (et reste) aveuglément washingtonienne : on sait ce que ça veut dire après l'Afghanistan, l'Irak et la Libye. [1]
De l'aveuglement à la réaction somnambulique, nous voici au stade habituel de « l'intervention militaire ».
Cette intervention laisse sceptiques les experts – y compris aux Etats-Unis. Ils posent de simples questions :
- pourquoi la « riposte (?) de la communauté internationale » ne regroupe-t-elle que les gouvernements les plus inféodés à Washington (Paris, Londres, Ottawa, Canberra), ou les gouvernements ennemis de l'Iran (Ankara, Ryad, Doha) ?
- A-t-on mesuré les conséquences du procédé consistant à humilier l'ONU en traitant par le mépris le Conseil de sécurité ? Voit-on que, de ce fait, on ne pourra plus passer par l'ONU dans les rapports avec Téhéran ? Se rend-on compte qu'humilier l'ONU était le programme des néoconservateurs de l'équipe Bush ? La continuité Bush-Obama n'est-elle pas frappante sous ce rapport ?
- L'expert géostratégique Jonathan D. Carveley souligne que les prochains tirs de missiles US « ne changeront probablement pas le rapport de forces sur le terrain », mais que les interventions « limitées » tournent souvent à l'escalade et à l'enlisement. [2]
- L'expert du renseignement Wayne White redoute « l'envoi de renforts iraniens en Syrie » pour répliquer aux frappes américaines : « que se passerait-il si les Iraniens choisissaient d'envoyer des centaines de milliers de combattants en Syrie pour changer le rapport de forces sur le terrain ? Ce serait une forme de réponse asymétrique à laquelle il serait beaucoup plus difficile de répondre... » [3]
- Les diplomates américains se demandent (selon la presse) « pourquoi les Etats-Unis devraient se mêler de ce conflit qui oppose leurs pires ennemis, le Hezbollah libanais et Al-Qaeda ».
- A-t-on lu l'avertissement d'un chef du Hezbollah au quotidien koweïtien Al-Anbaa : avec ses futures frappes, dit-il, « la communauté internationale soutient Al-Qaida et l'aidera à prendre le dessus, non seulement contre le régime syrien et ce qu'il représente, mais aussi au Liban. Et cela, l'Iran et le Hezbollah ne le permettront absolument pas, même si cela devait provoquer une guerre régionale qui renverserait la table sur la tête de toutes les parties. »
- « A-t-on bien réfléchi (à tout cela] à Washington, Paris et Londres » ? », demande Wayne White.
On pouvait se le demander hier, en écoutant l'informe amphigouri de notre « chef de guerre ».
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[1] Que Bruxelles soit aux ordres de Washington, c'était son logiciel. Que Paris s'y soit mis, en reniant la géopolitique française (de Gaulle-Pompidou-Giscard-Mitterrand-Chirac), ce fut la responsabilité de Nicolas Sarkozy. Les Français de droite feront-ils l'effort de s'en souvenir ?
[2] La situation au Proche-Orient n'est pas comparable à celle de la Bosnie ou du Kosovo : contrairement à Milosevic, Assad est adossé à un grand pays étranger.
[3] à Lorraine Millot, correspondante de Libération à Washington, 28/08.
10:35 Publié dans Monde arabe, Syrie | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : syrie
Commentaires
PROGRESSIF
> "Que Bruxelles soit aux ordres de Washington, c'était son logiciel. Que Paris s'y soit mis, en reniant la géopolitique française (de Gaulle-Pompidou-Giscard-Mitterrand-Chirac), ce fut la responsabilité de Nicolas Sarkozy. Les Français de droite feront-ils l'effort de s'en souvenir ?"
Entièrement d'accord, mais le ralliement pro-américain n'est pas uniquement le fait de Sarkozy. Il fut progressif: Giscard hilare dans une piscine des Antilles françaises avec le président Ford, Mitterrand totalement sur la même ligne de Bush père contre l'Irak pendant la guerre du Golfe, et enfin Chirac intervenant avec l'OTAN contre les Serbes de Bosnie en 1995, puis contre la Yougoslavie en 1999.
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Écrit par : Bougainville / | 28/08/2013
AU DEPART
> un article de l'IFPO va plus loin que vous
ifpo.hypotheses.org/3540
au départ Damas aurait "créé des attentats" pour faire croire que la contestation politique était en fait islamiste et la couper de ses soutiens occidentaux.
mais les occidentaux sont encore plus cons que prévu.
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Écrit par : E Levavasseur / | 28/08/2013
SARKOZY-HOLLANDE
> Vous écrivez dans cet excellent article : « La continuité Bush-Obama n'est-elle pas frappante sous ce rapport ? »
Mais sur ce sujet, la continuité Sarkozy-Hollande ne l’est-elle pas tout autant ? Ou UMP-PS si vous voulez… Copé vient d’ailleurs de dire qu’il est d’accord avec Hollande : « Le président de l'UMP Jean-François Copé a trouvé la position de François Hollande sur la Syrie "juste sur la forme et le fond". Il soutient ainsi une éventuelle action militaire si cette dernière est "ponctuelle et punitive", a-t-il expliqué sur les ondes d'Europe1. »
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/08/28/97001-20130828FILWWW00235-syrie-cope-d-accord-avec-hollande.php
Démocrates contre Républicains par-ci, Conservateurs contre Travaillistes par-là, UMP contre PS chez nous, … L’ennemi, c’est le bipartisme !
Il n’est qu’un alibi de démocratie, fige l’opinion et empêche tout débat de fond. Il est temps de réinjecter une dose de proportionnel dans notre système politique et surtout d’arrêter de mépriser le peuple français, n’est-ce pas, Monsieur Hollande ?
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Écrit par : J Ripleure / | 28/08/2013
AJOUTER LA GUERRE À LA GUERRE
> Pourquoi et comment ?
A propose du conflit de Yougoslavie F.Mitterrand avait dit "on n'ajoute pas la guerre à la guerre" Quel serait le but d'une intervention occidentale en Syrie ? Modifier le rapport de force entre Assad et les insurgés ? Quelle est l'utilité d'une intervention sans doute exclusivement aérienne et limitée dans le temps ?
A-t-on pensé à la situation de la force française de l'ONU qui est située sur la frontière Israelo Libanaise ==> otage du Hezbollah .Je me demande si nous ne sommes pas revenus à l'époque de Louis XV où les français avaient fait la guerrre "pour le Roi de Prusse ".
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Écrit par : B R / | 28/08/2013
LE CAP PERDU
> Je me permets de ne pas être d'accord avec vous sur le "quintette" de chefs d'état que vous associez dans la défense d'une tradition géopolitique française indépendante. Il faut à mon avis en exclure 1) Giscard, atlantiste déclaré et représentant de l'aile anti-gaulliste de la droite, qui à travers son élection à pris sa revanche sur 1958, et pour certains de ses éléments, sur 1944; mais aussi 2)Mitterrand, finalement peut-être également pour les mêmes raisons tant il est vrai qu'il fut probablement comme certains l'ont dit ironiquement "notre dernier grand homme de droite". Par contre pour Chirac les choses me semblent plus complexes; il restait chez lui suffisamment de gaullisme populaire et patriotique pour avoir le courage de s'opposer à l'empire américain et ses séides européens dans la guerre en Irak et suffisamment d'habileté géopolitique pour s'adjoindre les soutiens de l'Allemagne et de la Russie. Ce fut le dernier moment où la France a joué un rôle indépendant et positif dans le concert des nations, s'attirant la sympathie de nombre de peuples dans le monde. Depuis, quelque chose comme "La France" s'est perdu...Nous n'évoquerons donc pas Sarkande et Hollozy, les deux pantins qui lui ont succédé à l'Elysée.
G.
[ PP à G. - C'est sur le Proche-Orient que le cap avait été à peu près maintenu, jusqu'à l'ère Sarkozy qui a consommé l'abandon. ]
réponse au commentaire
Écrit par : grzyb / | 28/08/2013
CHRETIENS TOUJOURS VICTIMES
> Si j'étais parano, je remarquerai que depuis les guerres d'Irak et du Kossovo incluses, TOUTES les actions dans lesquelles nous suivons les USA aboutissent à empirer la situation des chrétiens dans les pays concernés et que ce n'est complètement par hasard.
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Écrit par : Pierre Huet / | 28/08/2013
SUEZ
> On comprend que l'Amérique préfère les Frères Musulmans
http://www.lesobservateurs.ch/2013/08/28/legypte-veut-bloquer-le-canal-de-suez-aux-navires-de-guerre/
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Écrit par : Pierre Huet / | 28/08/2013
STRATEGIE
> Pour ce qui est de la stratégie, les "gouvernances" ont adopté exactement la même que pour l'intervention au Kosovo : "Début 1999, les images d'un charnier dans le village kosovar de Racak ont ému l'opinion internationale et furent décisives dans l'intervention de l'OTAN"
On a su après que ce sont les milices mafieuses albanaises de l'UCK qui avaient elles-mêmes commis ces exactions contre des villageois albanais de Racak et en avaient accusé les Serbes (tout ceci étant su par toutes les chancelleries occidentales, y compris Mitterrand qui trouva que c'était sans doute un massacre horrible... mais utile), afin d'avoir le prétexte "humanitaire" pour faire intervenir l'OTAN contre les Serbes, arranger ainsi les projets géo-énergético-stratégiques des "gouvernances" mondiales, et de leurs commanditaires financiers.
Pour ce qui concerne la Syrie et si l'on considère la guerre du gaz sous-jacente, c'est exactement la même chose.
Voici un lien qui permet de comprendre les alliances les plus improbables et les plus contradictoires (Au mali contre les djihadistes et en Syrie aux côtés des Djihadistes):
http://citoyenlibre.nonalaguerre.com/?p=3236#more-3236
Un choix d'alliances qui varie avec les intérêts géo-stratégiques et financiers et induit des alliances folles, contradictoires, délirantes. Elles s'expliquent par l'auto-reniement culturel de l'Occident, l'abandon de toutes valeurs autres que monétaires. Comment s'étonner que leurs choix n'aient plus le moindre sens ?
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Écrit par : Victor Hallidée / | 28/08/2013
POINT DE VUE SUISSE
" Obama : il faut lui retirer le prix Nobel de la Paix
A l’heure actuelle il n’y a toujours pas de confirmation définitive, claire et nette, que c’est le président syrien qui a ordonné l’utilisation de gaz de guerre interdits et qu’il est le seul dans son pays à en avoir fait usage. Mais cela fait plusieurs jours que l’on sent bien qu’une intervention militaire occidentale se prépare notamment entre les USA, la Grand-Bretagne et la France.
Il est évident que si les accusations se confirment, l’usage de ces gaz terrifants est totalement inacceptable et scandaleux et mérite les protestations les plus vives et des mesures adéquates à appliquer par les organismes internationaux compétents.
Les USA montent au créneau en invoquant des critères moraux, préparent une vaste mise en scène rendant acceptable aux yeux du monde une intervention. Bien des observateurs s’étonnent de cet empressement et voient une analogie avec la préparation de l’intervention aux effets catastrophiques en Irak, et avec quelles conséquences et combien de morts ?
Certains experts accusent actuellement le Président des USA Obama de vouloir aider les islamistes et notamment les dits Frères Musulmans partout où cela est possible, sans se préoccuper des conséquences elles aussi catastrophiques, destructrices et meurtrières pour les pays concernés. D’un autre côté les USA se désintéressent apparemment et subitement de l’Egypte, etc. !
Que les USA prétendent agir pour des raisons morales, humanitaires et autres arguments « acceptables » est tout simplement scandaleux et devrait engendrer de vastes mouvements de protestations dans le monde. Les USA ressemblent de plus en plus à un Etat arbitraire, autoritaire, voire totalitaire prêt à utiliser tous les moyens légaux et illégaux pour défendre leurs seuls intérêts, au mépris de ceux de tous les autres pays et au mépris aussi des assassinats et persécutions de masse des Chrétiens dans ces pays, sans véritable réactions.
On en saura sûrement bientôt plus sur les vrais raisons et intérêts de leur intervention en prévision mais qu’ils ne nous parlent plus de morale, de préoccupations humanitaires et autres bons sentiments.
Qu’on en finisse enfin avec l’Obamamania et surtout qu’on lui retire le Prix Nobel de la Paix, pendant qu’il jouera aux cartes en regardant à la télévision son armada militaire foncer lâchement sur la Syrie et tuer encore plus de monde, comme il semble l’avoir fait lors de l’exécution de certains terroristes !
Uli Windisch "
http://www.lesobservateurs.ch/2013/08/28/legypte-veut-bloquer-le-canal-de-suez-aux-navires-de-guerre
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Écrit par : luça / | 28/08/2013
CE QUI SE PASSE
> Je suis d'accord avec ce billet. Je tiens à dire également que je ne comprends pas ce qui se passe. Pourquoi intervenir maintenant, sans attendre la conclusion des experts de l'ONU alors que les tous premiers morts du conflit syriens étaient déjà éthiquement, moralement intolérables, qu'ils soient pro ou anti Assad... Aurait-on tout simplement besoin d'utiliser nos armes pour qu'elles ne rouillent pas ? Désolé pour pour cette remarque teintée de cynisme...
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Écrit par : Patrick Pique / | 28/08/2013
DUFLOT BOMBARDE
> Et honte à EELV qui n'a plus rien à voir ni de près ni de loin avec l'écologie politique qui se doit d'être non-violente :
http://eelv.fr/2013/08/28/syrie-le-21-aout-2013-change-la-nature-du-conflit-syrien/
Mais il est vrai que les signataires de ce communiqué - qui choque les militants - sont les bons élèves du système.
P Pique
[ PP à PPique - Duflot bombarde; C'était couru. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Patrick Pique / | 28/08/2013
1995
> Puisque certains évoquent la Yougoslavie et l'intervention de 1995, j'aimerais préciser quelques points :
- Chirac avait réagi à un n-ième bombardement meurtrier des Serbes sur les positions des Casques Bleus, pour pousser l'Otan à intervenir. Bien sûr, il a dû avoir l'aval de Clinton, mais je doute qu'il ait été simplement "suiviste" à ce moment-là.
- En cela, il a pris le contrepied total de Mitterrand, qui avec son fameux "on n'ajoute pas la guerre à la guerre" et son coup de com' à Sarajevo, n'a fait que retarder de plusieurs années un règlement du conflit. Je me rappelle très bien de cette époque où tandis que massacres, viols et nettoyages ethniques se déroulaient impunément, notre belle Union Européenne n'avait jamais paru si minable.
- Au final, l'intervention extérieure était justifiée, d'autant plus que des contingents importants des Nations-Unies étaient déjà impliqués sur le terrain, et que leur action (si on peut appeler ainsi leur inaction forcée !) ne résolvait rien. Mais dans cette affaire, on aura quand même commencé par miser sur le droit international et la médiation.
En ce qui concerne la guerre civile en Syrie, la situation est tout autre, et l'interventionnite aiguë qui sévit actuellement me paraît tout sauf bénigne.
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Écrit par : Albert Christophe / | 28/08/2013
OBSERVATIONS
> Un peu d'observation (simpliste ? d'1 français lambda) : La Syrie n'est-elle pas devenu un enjeu pour des puissances locales extérieures à la Syrie ? Quelques rappels : La Syrie reste malgré tout le seul pays sans base théologique du moyen orient (le Liban étant une mosaïque de groupes à base théologique). Aussi chaque tendance souhaiterai récupérer cet "espace" dans son terrain de jeu. Sur ces observations on peut se demander si des "étrangers" n'auraient pas eu plus d'utilité qu'Assad à avoir recourt à l'arme chimique.
La mission va sûrement conclure à son utilisation. Mais la question ESSENTIELLE reste : QUI a utilisé cette arme ?
Les Russes en savent-ils plus que les occidentaux, ou sont-ils simplement plus prudents ? N'ayant jamais rompu, ce sont eux qui connaissent sûrement le mieux Assad.
D'autres ont déjà rappelé ici, l'erreur (volontaire ?) visant les Serbes. Et on a pu voir que toutes les interventions guerrières occidentales n'ont jamais apporté la paix (seule la paix apporte la paix).
Psychologiquement, quelle pourrait être la réaction d'Assad s'il n'a pas utilisé l'arme chimique et que les puissances occidentales agissent en faisant la mauvaise analyse ?
J'aimerai que nos média et politiques se posent cette question, Assad n'a pas le profil psychologique d'un Milosevic ou d'un S.Hussein.
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Écrit par : franz / | 29/08/2013
PAS DE PREUVES
> Ils se posent la question d'intervenir ou pas, de comment intervenir, mais tous évitent la question : où sont les preuves de l'attaque chimique ?
Un air de déjà vu avec l'Irak d'Hussein
Puisque c'est le mode 'attaque (chimique) qui déclenche les choses, la conclusion c'est qu'il faut massacrer de façon classique comme au Centrafrique, et on ne risque rien.
"Pourquoi intervenir maintenant, sans attendre la conclusion des experts de l'ONU "
Surtout pas !
les grands donneurs de leçons à Bush qui s'indignaient de l'attaque contre l'Irak faite sans l'aval de l'ONU disent maintenant qu'ils n'ont pas besoin de cet aval pr attaquer la Syrie.
Ils ont déjà décidé d'y aller
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Écrit par : E Levavasseur / | 29/08/2013
PAS BENEFIQUE
> Barack Obama, rapporte La Libre.be du 28.08.13, a reconnu qu’« un engagement direct militaire ne serait pas bénéfique à la situation sur le terrain. » et qu’il n’a, en fait, « pas encore pris de décision » quant à l’action appropriée. Mais il a néanmoins affirmé la nécessité d’un « coup de semonce », un « message assez fort sur le fait qu'il ferait mieux de ne pas recommencer » adressé au gouvernement syrien.
Je vois mal en quoi ce « coup de semonce » pourrait être autre chose qu’une action militaire ; et je me figure encore plus difficilement Barack Obama choisir l’option de l’ « engagement direct ». Quoi qu’il arrive, dans les détails, nous aurons quelque chose du style : lancement de missiles, lâchage de bombes... D’ailleurs, Obama lui-même ne s’en cache pas vraiment, et son indécision est toute relative lorsqu’il évoque « une approche limitée, sur-mesure ».
A supposer que l’engagement militaire des Etats-Unis en Syrie ne dépasse pas le stade, tout virtuel, des menaces, les dégâts n’en demeureraient pas moins considérables. Comme son prédécesseur, Obama persévère dans le même acharnement à décrédibiliser l’ONU. A un point tel qu’on peut se demander si leur vision de la politique internationale n’est pas, pour l’essentielle, identique. Que peut valoir l’ONU à l’heure actuelle ? n’est-elle pas devenue une coquille vide ?
Nous sommes là à attendre, à vivre ce faux suspense qui contribue un peu plus à ridiculiser l'ONU. Qui se préoccupe vraiment de ce qu'auront à dire les inspecteurs de l'ONU ? personne! ils comptent pour des prunes.
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Écrit par : Blaise / | 29/08/2013
SARKOLLANDE !!!
> Cette affaire, celle d'une possible intervention directe de Washington et de ses valets, démontre encore une fois que la différence UMP-PS est ténue, extrêmement ténue. Dans le domaine des affaires étrangères, soit c'est la plus grande confusion qui règne, l'espèce de parti bicéphale qui nous tient lieu de classe politique bombarde un coup les dictatures sanguinaires non-islamistes au profit des fous-furieux-du-djihad-mangeurs-de-viscères-humaines, un autre coup bombarde ces derniers, s'apprête de nouveau à leur donner un coup de main. Soit c'est qu'ils ne réfléchissent pas (c'est vrai qu'ENA n'est jamais que l'anagramme d'âne, d'ailleurs asinus asinum fricat, c'est souvent l'impression qu'ils nous donnent), soit que c'est une politique bien US de diviser pour régner, et certainement un mélange des deux !
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Écrit par : Aurélien Million / | 29/08/2013
OBAMA'S WAR
> Le 16 mars 2011 l’anthropologue et historien Talal Asad a publié dans "ABC Opinion" un article sur les guerres d’Obama : « Political theology and Obama’s War ».
http://www.abc.net.au/religion/articles/2011/03/16/3165532.htm
Cet article concernait le maintien de l’engagement militaire des Etats-Unis en Afghanistan. Mais je le trouve assez éclairant pour comprendre la position d’Obama et de ses alliés occidentaux, vis-à-vis de la Syrie bien sûr, mais aussi leur comportement dédaigneux à l’égard de l’Organisation des Nations-Unies.
J’en ai traduit un passage :
Depuis au moins le XIXe siècle, les politiques impériales Euro-américaines ont eu tendance à envisager l'humanité comme divisée en deux: celle occupant un espace de «paix» et l'autre un espace de « guerre ».
En dépit de deux guerres mondiales dévastatrices, des génocides et de la répression coloniale, il reste une vieille séparation imaginaire entre l’Occident respectueux des lois et l’autre sans foi ni loi.
Dans ce contexte, la violence des talibans en Afghanistan est considérée comme intrinsèquement expressive, sa vision limitée à un passé « médiéval », tandis que l'action militaire de l'OTAN est perçue comme un acte de stabilisation, et sa violence comme visant à défendre et étendre les droits fondamentaux.
C'est ce que le président Bush a voulu dire quand, peu après que l'invasion ait commencée, il a dit: "Je veux juste que vous sachiez que, lorsque nous parlons de guerre, nous parlons en fait de paix ". Certains critiques ont décrit ces paroles comme un « double langage» orwellien, comme un reflet de la personnalité de Bush, mais cette interprétation est facile.
Tout d'abord, le président Obama a lui-même utilisé un langage similaire, quoique d'une manière plus élaborée. Ainsi, dans son discours trois mois après son entrée en fonction, il a averti : « le retour en force des terroristes d'Al-Qaïda qui accompagnerait le centre de direction des talibans jetterait l’Afghanistan sous l'ombre de la violence perpétuelle." Son devoir de président est de prévenir cette violence en utilisant la guerre pour imposer la paix.
Contrairement aux talibans qui se sont livrés à la violence pour elle-même, qui ont offert « un avenir sans espoir ni possibilité, un avenir sans justice ni paix », le gouvernement des États-Unis a la « responsabilité d'agir. »
En agissant ainsi les Etats-Unis ne se préoccupent pas seulement d’eux-mêmes, mais du maintien de la paix dans le monde, « Parce que les Etats-Unis d'Amérique se dressent pour la paix et la sécurité, la justice et l'opportunité. C'est ce que nous sommes, et c'est ce que l'histoire nous invite à faire une fois de plus. "
Ce que le langage d'Obama implique (comme celui de Bush) c’est que la paix perpétuelle de l'unique superpuissance nécessite un conflit armé perpétuel parce que la tâche de combattre le mal n'est jamais terminée. Sa souveraineté lui donne la responsabilité de lutter contre ce qu'on appelait autrefois les « petites guerres » contre des adversaires non souverains, ceux qui se situent au-delà de la légalité, et contre lesquels, par conséquent, une déclaration de guerre ouverte n'est pas nécessaire, ni une déclaration officielle de la fin des hostilités.
Obama est plus éloquent que Bush, mais ils parlent tous deux de la guerre non pas comme un moyen de régler un différend particulier (la guerre comme sa résolution), mais du maintien de la paix souveraine à travers un processus continu d'extermination.
A cet égard les deux administrations sont semblables, et leur similitude vient du fait qu'elles sont toutes deux intégrées dans le même système politico-financier et militaire. Leur capacité à se mouvoir indépendamment est donc limitée – mais en aucun cas absente.
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Écrit par : Blaise / | 29/08/2013
DJIHAD-OCCIDENT
> Les satellites espions russes et américains ont des preuves irréfutables que ce sont les djihadistes du Front Nosra et de l’Etat islamique de l’Irak et du Cham qui sont responsables de l’utilisation des armes chimiques. Les services turcs n’ont-ils pas capturé sur leur territoire, douze éléments du front Nosra en possession de 2 litres de gaz sarin, de quoi gazer toute une ville comme Alep ? Mais Obama-Hollande et Cameron, les va t’en guerre "humanitaires" agissent sur tous les fronts pour faire bouger les lignes en faveur des djihadistes. Mais pour quel compte roulent-ils ?
Quel intérêt pour Assad de gazer le quartier La Ghouta près de Damas, au moment où les inspecteurs de l’ONU sont sur place et au moment où son armée vient de remporter d’énormes succès sur le terrain ? Est-il atteint de démence pour se tirer une balle au pied ?
Mais la réalité est toute autre. L’empire qui rêve d’installer une république théocratique sunnite à Damas pour contrebalancer celle de Bagdad, la chiite dont il fut l’artisan, peut trouver tous les prétextes fallacieux et mensongers pour achever la Syrie qui subit une terrible guerre qu’on lui a imposée depuis plus de deux ans, comme cela s’est passé en Afghanistan, en Irak et en Libye. Le monde entier connait les résultats calamiteux de ces guerres provoquées par l'Alliance USA-UE et ses commanditaires de la finance mondialisée, ainsi que leurs supplétifs des monarchies rétrogrades pétrolières du Golfe Persique.
Les autorités russes ont pourtant fourni ces preuves au Conseil de sécurité mais l’Empire a décidé de passer outre.
Pendant ce temps, les femmes et les filles syriennes sont soumises aux prédateurs des hordes barbares de l’islam sunnite qui se sont abattus telles des sauterelles sur la Syrie ( entre 50.000 et 60.000 fous de Dieu s’y trouvent actuellement et parmi eux des Français) venant du monde entier y faire le djihad sous le regard approbateur de l’occident qui "veille sur les droits de l’homme". L’Arabie Saoudite et le Qatar leur fournissent la logistique avec l’appui sans réserve d’Erdogan, le futur Calife du monde musulman qui rêvait à ce trône depuis sa naissance…
Le prix Nobel de la paix Barak Hussein Obama va bientôt envoyer ses missiles sur Damas pour affaiblir le camp chiite et aider ses protégés sunnites en plongeant ainsi toute la région dans une guerre sunnite-chiite sans fin. Il est vrai que le père fondateur de la Qaeda, soi disant ennemi numéro des Etats-Unis, est saoudien, un poulain de la CIA… Le reste de la fable est facile à deviner.
C’est à ce prix que la paix reviendra au Moyen-Orient selon l’hypocrisie et le cynisme de l'Empire, ce néofascisme financier, qui connait bien les objectifs et la nature des gens qu’elle soutient : la charia ou la mort.
Pendant ce temps les minorités syriennes et notamment les Chrétiens par peur de la peste wahhabite ont préféré s’en remettre à Assad et ne comprennent pas l’attitude de M Hollande qui veut punir le gouvernement syrien.
Encore une incohérence de la diplomatie française. Après la Libye, la voilà embarquée aux côtés des djihadistes en Syrie, après les avoir combattus au Mali.
Ces Chrétiens d’Orient attendent la peur au ventre, la prise du pouvoir à Damas par les résistants de Fabius. Ce jour-là, ils seront certainement égorgés comme des moutons de l’aïd sur la place des Omeyades, comme d’ailleurs les autres minorités syriennes. Sans aucun doute…Ils vivront le même pogrom organisé par Mahomet contre les juifs de la tribu Qurayza à Médine en 627 de l’ère chrétienne. Pendant ce temps les djihadistes français qui auront aidé à renverser Assad, seront reçus à l’Elysée en grande pompe pour services rendus à la nation…
Ainsi va le monde.
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Écrit par : Victor Hallidée / | 29/08/2013
> Très frais, les moutons de l'aïd…
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Écrit par : Haglund / | 29/08/2013
FUITE EN AVANT ?
> ils donnent l'impression de brûler leurs vaisseaux à force de déclarations guerrières : ils s'obligent à y aller ou à perdre la face.
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Écrit par : E Levavasseur / | 30/08/2013
LE GROUPE SIMON DE CYRENE
> A l'appel de Mgr Le Gall, recteur du sanctuaire de Montligon, je vous invite à rejoindre le groupe "Simon de Cyrène" pour vivre concrètement la communion des saints avec les chrétiens d'Orient : "là ou un pleure, tous pleurent !"
Simon de Cyrène a aidé le Christ à porter sa croix, les membres du groupe du même nom offrent un sacrifice et une prière chaque jour pour les chrétiens d'Orient.
Discuter sur un blog, les païens peuvent le faire
Il s'agit d'un groupe informel sur twitter, en fait partie qui veut
https://twitter.com/ND_Montligeon/status/371967407268442113/photo/1
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Écrit par : E Levavasseur / | 30/08/2013
LES RAISONS DE NE PAS FAIRE CETTE GUERRE
> Même ce torche-(...) de Point le dit
http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/syrie-cinq-bonnes-raisons-de-ne-pas-faire-la-guerre-30-08-2013-1719337_231.php
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Écrit par : E Levavasseur / | 30/08/2013
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